22.09.2022

Pompadour 2022 : Encore une victoire pour Thomas Carlile avec INVICTUS FOR FLY !

Quelle fin de saison pour le Toulousain ! Grand habitué des finales SHF de concours complet, Thomas Carlile a de nouveau marqué cette édition 2022 de son empreinte en imposant l'excellent fils de Malito de Rêve, Invictus For Fly, dans ce Championnat des 4 ans. Il devance le Nordiste Nicolas Pertusa associé à Inca d'Austral, Vice-Champion, et la belle Indrishka, 3ème sous la selle de la fille de son éleveuse et propriétaire, Marine Castagné. Retour sur une semaine épique !

 

Invictus For Fly, pour aller plus haut

En jetant un oeil rapide sur le pedigree du nouveau Champion SHF des 4 ans, on remarque la présence de deux affixes bien connues, l'une en concours complet, l'autre en saut d'obstacles. En effet, Invictus For Fly est un fils de Palme de Moyon (Quiniou, sf) qui débuta sa carrière de reproductrice chez un certain...Gérard Brescon, fondateur de l'élevage de Béliard. Elle lui laissa d'ailleurs Darmagnac de Béliard (Canturo, holst), partenaire malchanceux de Thomas Carlile aux Championnats du Monde de Pratoni del Vivaro (ITA) cet été, mais ô combien talentueux, et Etoile de Béliard (Upsilon, aa) ICC 158, Championne de France des chevaux de 7 ans en 2021 après avoir remporté le Critérium des 6 ans, toujours avec Thomas. Il était donc presque naturel que ce dernier monte Invictus For Fly jusqu'au titre. "Nous voulions créer un cheval de concours complet" explique Valter Antognoli, son naisseur. "Nous avons acheté Palme à Gérard Brescon pleine de Gioia For Fly, sa propre soeur par Upsilon. Ce dernier apporte du réflexe devant et produit plus léger. Invictus est sorti comme prévu" dit-il. L'année de la naissance d'Invictus, celui-ci se trouve être le seul mâle. Ses naisseurs décident de l'envoyer à l'élevage Del Colle près de Bernay, dans l'Eure, une amie de la famille. Rentré à l'âge de deux ans, Invictus est alors préparé pour le concours étalon Selle Français. "Nous voulions voir ce qu'il donnait" explique-t-il. "Nous avions déjà proposé à Thomas de venir le voir mais ça ne s'était pas fait. En début d'année de trois ans, après avoir été approuvé par l'AES, Thomas revient vers nous et nous dit 'vous le débourrez et vous me le présentez', ce qu'on a fait à la maison avec une amie."

INVICTUS FOR FLY & Thomas Carlile - Crédit photos : PSV Photos

Le beau gris montre alors de belles allures, une vraie montée de garrot et les genoux sous le menton à l'obstacle...impossible de renier son illustre père ! "Nous l'avons finalement vendu à Thomas au début du printemps dernier" dit Valter Antognoli. Alternant les Cycle Classique CSO et CCE, Invictus se qualifie facilement pour la finale qu'il remporte haut la main. "Nous avons suivi le championnat de loin mais Thomas habitant près de chez nous, nous allons le voir régulièrement. Je lui ai d'ailleurs proposé d'autres chevaux". Avec 7-8 poulains de sport par an et quelques trotteuses, la famille Antognoli perpétue la lignée de Palme avec la petite dernière, Mayday For Fly, une fille de Chacoon Blue. En parallèle, ces italiens installés entre Tours et Le Mans depuis 2006, partis de zéro, font fructifier une seconde lignée, celle "du Château" et de la célèbre Signora. "Sur nos 40ha dont vingt en propriété, nous élevons avec une dizaine de poulinières sous l'affixe "For Fly" ou parfois simplement "Fly". Tout simplement parce que nous sommes arrivés en France avec beaucoup d'espoir, rêvant de produire de grands champions capables de voler au-dessus des obstacles". Invictus For Fly leur a clairement montré que c'était possible en volant littéralement au-dessus de sa génération !

INVICTUS FOR FLY & Thomas Carlile - Crédit photos : PSV Photos

Inca d'Austral, le bon investissement

Voici encore un cheval qui nous fait regretter son père, le bon Cicave du Talus, disparu prématurément en début d'année après avoir été exporté aux Etats-Unis. Né chez Matt Rothman et Heather Killen au Haras d'Austral dans la Manche, Inca d'Austral porte en lui une partie des gènes du chef de race Cor de la Bryère par sa 4ème mère Quenotte (Lurioso, ds). Cavaliers amateurs de concours complet dans leurs jeunes années, Véronique Lefebvre et son époux choisirent de mettre leur passion entre parenthèses afin d'élever leurs enfants. Trente ans plus tard, alors qu'ils venaient de mettre l'un de leurs petits-fils à poney, le virus les saisit de nouveau. Quelques mois passent et les voici de nouveau propriétaire d'un cheval. Vinsou de Moselly (Quat'sous, sf) rejoignit ainsi les écuries de Nicolas Pertusa. "Le cheval s'est révélé qualiteux" dit Véronique Lefebvre. "Nicolas l'a emmené jusqu'au niveau CCI3* puis nous avons décidé de le vendre à une jeune cavalière membre du Pôle France de Saumur, Camille Collet Vidal". Le couple ne tarda pas à réinvestir dans un trois ans et jeta son dévolu sur notre vice-champion 2022, Inca d'Austral. "Il est arrivé dans mes écuries en juin juillet l'an dernier, déjà débourré" raconte Nicolas Pertusa. "En août septembre j'ai commencé le travail à son rythme. Inca est un bon élève, il aime travailler et apprendre, et se montre très intelligent, avec une très bonne tête".

INCA D'AUSTRAL & Nicolas Pertusa - Crédit Photos : PSV Photos

Grâce à son excellente locomotion, Inca a conquis les juges tout au long de la saison mais aussi lors de la finale, une première pour les Lefebvre. "Nicolas est un excellent formateur de jeunes chevaux" témoigne sa propriétaire, "il gère ses chevaux à l'économie afin de les amener progressivement à niveau". Installé dans le Nord près de la frontière belge, Nicolas Pertusa dispose de superbes installations lui permettant de former les jeunes chevaux y compris sur le cross. "Nous devons faire des kilomètres quand on veut aller en concours. Ce qui m'incite à les sortir très peu, comme Inca qui a participé à cinq qualificatives avant la finale, ou Huatacam Mail AA qui est sortie six fois (avant de terminer 12e de la finale Cycle Classique 5 ans, ndlr). Quand le niveau se durcit, je passe à un concours par mois et cela suffit." Comme la plupart des chevaux bien classés, Inca a été sollicité en sortie de piste. "Nous avons eu des propositions mais les propriétaires souhaitent le garder" dit Nicolas, ce que confirme Véronique Lefebvre. "Nous visons la finale des 5 ans, des 6 ans...et pourquoi pas le Mondial du Lion" se met-elle à rêver. L'avenir nous dira si le bel Inca confirmera ses bonnes dispositions en 2023.

INCA D'AUSTRAL & Nicolas Pertusa - Crédit Photos : PSV Photos

 

Indrish'ka, la passion d'une famille

Encore un produit d'Upsilon sur un podium...l'étalon de Thomas Carlile n'en finit plus d'épater, génération après génération ! Mais cette fois, point de gris mais de l'alezan avec la jolie Indrish'ka. Là-encore, génétiquement, nous nous trouvons en présence de l'une des meilleures lignées du stud-book Selle Français, celle de Magali dont descendent un nombre incalculable de gagnants internationaux et d'étalons. Indrish'ka est notamment une lointaine cousine du crack de Kevin Staut, Viking d'la Rousserie, et plus près encore, du jeune étalon Ichai de Reile par leur grand-mère Ugoline du Haul. Dans la famille Castagné, tout le monde monte en saut d'obstacles, y compris Marine, du moins au départ puisque la jeune femme fréquenta de grandes écuries comme celles de Grégory Wathelet ou le Haras d'Ick, avant d'opter un jour définitivement pour le concours complet où règne, d'après elle, une meilleure mentalité. "Il faut avouer que j'ai toujours débuté mes chevaux en concours complet à 4 ans" admet Marie-Caroline Castagné. "Nous aimons les chevaux avec du sang mais nous n'avions jamais osé utiliser un étalon Anglo-arabe de peur de perdre de la force. Puis un jour, Upsilon est arrivé." Après un premier produit mâle - Humpaloup'Ka, ICC 117 - naît Indrish'ka.

INDRISH'KA & Marine Castagné - Crédit photos : PSV Photos

"J'élève pour ma fille et lui apporter une relève" dit-elle, "elle monte vraiment très bien et a beaucoup de talent. Elle a beaucoup de sentiment, elle les connaît depuis tout petit". La mère d'Indrish'ka, Loupaline du Haul (Caloubet du Bois, sf), fut acquise en Normandie à l'âge de trois ans. "Elle s'est blessée à la fin de son année de 5 ans, nous avons failli l'euthanasier mais nous avons réussi à la sauver. Nous l'avons mise à la reproduction à 6 ans. Nous choisissons en général des étalons de saut d'obstacles, bons sauteurs, avec du sang et de la locomotion. J'aime beaucoup cette souche et la mère est une vraie battante, elle a survécu à deux gangrènes". Si Indrish'ka a montré de nombreuses qualités sur la piste corrézienne, son propre frère Humpaloup'Ka n'est pas en reste. "Il est très bon mais beaucoup plus délicat que sa sœur, il montre du caractère mais c'est un vrai galopeur avec énormément de respect". La cadette, elle, a plu par son trot magnifique et la facilité avec laquelle elle s'est jouée des difficultés. "Elle est juste un peu petite mais on espère qu'elle grandira" avoue-t-elle. La belle poursuivra sa route avec Marine l'an prochain sur le circuit SHF, tandis que son frère utérin Feelywong'ka (Armitages Boy) évoluera sous la selle du champion britannique Oliver Townend. De quoi faire rêver la famille Castagné !

INDRISH'KA & Marine Castagné - Crédit photos : PSV Photos

 

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Championnat des 4 ans