03.10.2020

Elektra du Val Henry, championne incontestée des 6 ans Juments Selle Français et Anglo-Arabes

Elles ne sont que trois juments à avoir réussi à survoler le championnat de France 2020 des 6 ans Selle Français et Anglo-Arabes sans commettre une seule faute. Un podium très brillant donc, où la plus haute marche a été occupée par la puissante ELEKTRA VAL HENRY devançant ainsi EUROPE D'AUTHUIT, victorieuse l’an passé du championnat de France des 5 ans juments Selle Français et Anglo-Arabes, et l’impressionnante ETADAM DE LA BRECHE, présente pour la première fois de sa carrière en terres bellifontaines. Deux autres juments, Elfira des Salines et Energika des Neyes, ont aussi reçu la mention Élite. 

La nouvelle championne des 6 ans Juments Selle Français et Anglo-Arabes est donc ELEKTRA DU VAL HENRY, présentée par Jérôme Hurel. Née au haras du Val Henry, dans le Calvados, la puissante alezane est une fille de Président et sa mère, Quinoa de la Barre, est, elle, par le chef de race Selle Français Diamant de Semilly. Si aujourd’hui la Selle Français présente un modèle fort, accompagné d’une amplitude lui permettant de briller dans le sport, cela n’a pas toujours été le cas malgré un croisement bien pensé par Ronan Lerat, à l’époque gérant au Val Henry. « Nous aimions beaucoup Président et Quinoa, la mère d’Elektra, était très petite donc nous souhaitions apporter du rayon, comme celui qu’avait Clinton, père de Président. Les poulains de Quinoa sont, jusqu’à trois ans, assez ordinaires. Nous avions vraiment du mal à la croiser au départ car nous ne trouvions pas le bon père. Nous avons essayé plusieurs choses et revu notre copie pour finalement arriver à quelque chose de bien. Pouliche, Elektra était très dans le sang et assez fluette. Elle s’est vraiment éclatée à cinq voire six ans. Je la reconnais à peine ! Nous avons vendu Elektra à trois ans après l’avoir mise sur des barres en liberté. Elle était bien, assez respectueuse, mais il était alors impossible de dire qu’elle serait championne des six ans ! Nous avions alors pour objectif de faire tourner les choses et de vendre quelques poulains. Je ne l’ai pas trouvée à mon goût et ai peut-être fait une erreur de jugement en ce sens, mais, à cet âge-là, il était vraiment difficile de lui promettre un tel avenir. Cela a également été le cas avec Volage du Val Henry qui, à trois ans, ne faisait pas rêver plus qu’une autre (aujourd’hui performante en CSI 5* sous la selle de Jessica Springsteen, ndlr). »

ELEKTRA DU VAL HENRY et Jérôme Hurel - Crédits Photos : PSV Photo

La Selle Français appartient désormais à l’écurie Ar Tropig, d’Alix et Marwan Lahoud, sous les couleurs de laquelle elle a débuté la compétition l’an passé, à cinq ans, sous la selle d’Alexandre Delestre, cavalier de Jérôme Hurel, réalisant douze parcours sans pénalité sur seize sorties. Le couple a pris le départ de la Finale nationale des 5 ans Juments Selle Français et Anglo-Arabes, mais n’a pas figuré parmi les meilleurs. Ronan Lerat se souvient néanmoins avoir été étonnée de retrouver sa protégée comme cela. « J’ai suivi Elektra depuis son départ du Val Henry. L’an passé avec le cavalier de Jérôme Hurel, Alexandre Delestre, je l’avais déjà trouvée surprenante puis, cette année, j’ai vu une vidéo d’elle peu de temps avant la Finale et ai été impressionné ! Je me suis même alors dit qu’elle serait peut-être championne de France des 6 ans. »

C’est désormais chose faite ! Avec quatre parcours sans pénalité à son actif lors de la Grande Semaine, 2,5 points de bonification pour saluer la régularité de sa saison et 2, 250 points après conversion de la note de modèle, Elektra Val Henry réalise l’exploit de s’imposer avec un total de – 0, 250 point. 

ELEKTRA DU VAL HENRY et Jérôme Hurel - Crédits Photos : PSV Photo

Rapidement, la championne devrait être rejointe sur les devants de la scène par ses frères et sœurs utérins. « La mère a depuis eu plusieurs produits. Il y a un cinq ans, Faramir du Val Henry, fils de Kannan, très marqué par le père dans son comportement donc assez tardif, mais avec beaucoup de moyens. Il y a surtout une trois ans par Armitage’s Boy, Haia du Val Henry, qui est absolument incroyable, elle est vraiment hors nomes. La mère a eu cette année un poulain par Quel Homme de Hus. Yoan le Vot a également un frère utérin par Air Jordan qui s’appelle Darkhan du Val Henry. À trois ans, il était également petit et très peu éclaté, et, désormais, à sept ans, c’est un véritable monstre plein de force et de puissance », énumère Ronan Lerat qui a depuis mis fin à sa collaboration avec le haras du Val Henry. 

ELEKTRA DU VAL HENRY et Jérôme Hurel - Crédits Photos : PSV Photo

Visionnez son parcours de la finale dans la vidéo ci-dessous :

 

Regardez l'interview de Jérôme Hurel à l'issue de sa victoire avec Elektra :

 

Europe d’Authuit, à quelques centièmes d’un doublé

 

Sacrée championne de France des juments de 5 ans Selle Français et Anglo-Arabes sous la selle de Séverin Sigaud lors de l’édition 2019, l’aérienne EUROPE D'AUTHUIT est cette année passée à côté de la victoire pour quelques centièmes de point. Associée cette saison à Faustine Laferrerie, la fille du Selle Français Kannan et d’une mère par L’Arc de Triomphe conclue une belle année avec sa nouvelle partenaire. « Je voyais Europe évoluer l’année dernière avec Séverin Sigaud, qui travaillait alors avec nous, et je ne la trouvais pas très sexy, elle ne m’attrayait pas particulièrement malgré ses indéniables bons résultats ! Finalement, dès la première séance avec elle, j’ai tout de suite accroché, c’est exactement le genre de cheval que j’aime monter. Elle m’a énormément fait penser à la jument avec laquelle j’avais gagné les 6 ans l’an passé (Dirka de Blondel, ndlr), c’est à dire une jument assez atypique, très dans le sang et très sensible mais Europe dispose d’encore plus de moyens. J’ai eu quelque peu le coup de foudre pour elle ! »

EUROPE D'AUTHUIT et Faustine Laferrerie - Crédits Photos : PSV Photo

Née au haras d’Authuit, qui en est toujours propriétaire, l’élégante Selle Français n’a depuis ses débuts pas loupé grand chose. Bouillonnante, la baie met sans cesse le cœur à l’ouvrage pour produire le meilleur résultat possible. « Nous avons commencé à Saint-Lô, le premier concours de la saison avant le confinement, où cela était un peu sportif car nous n’étions pas tout à fait en phase. Elle signe des parcours sans faute les deux jours, mais je n’avais pas encore tout le contrôle, tous les réglages n’étaient pas encore au point. Finalement, dès que nous avons repris la compétition après le confinement nous étions beaucoup plus en phase, je la trouvais beaucoup plus sereine et beaucoup plus avec moi. Elle a enchainé beaucoup de parcours sans faute, et le peu de parcours où ce n’était pas le cas c’était de ma faute ! J’ai trouvé les boutons et tout a bien évolué. À Fontainebleau, le premier jour je l’ai trouvée plus inquiète que ce que j’avais pu ressentir pendant la saison, probablement car j’étais moi plus stressée et qu’elle a dû le ressentir. Elle était assez tendue, très dans le sang et presque infatigable, je me suis demandé comment cela allait se passer, mais, en fait, elle fait partie de ces chevaux avec lesquels, plus on enchaine des parcours, plus on rentre dans la compétition, et mieux ils se comportent. Une fois sur les tours, je sentais qu’il ne pouvait pas m’arriver grand chose. Elle était avec moi et voulait faire son possible pour réussir », explique satisfaite l’amazone. 

EUROPE D'AUTHUIT et Faustine Laferrerie - Crédits Photos : PSV Photo

Forte de l’expérience acquise au cours de ses deux années de Cycle Classique et dotée de beaucoup de capacités, Europe devrait être un peu moins présente sur la scène SHF l’an prochain pour éclore vers le très beau sport à huit ans. « Pour l’instant, Europe va se reposer. Étant donné qu’elle a réalisé des saisons complètes à cinq et six ans, elle ne devrait faire que quelques parcours à sept ans. Le but est de la préserver un peu afin d’attaquer le beau sport à huit ans. Je pense que l’année prochaine elle fera en parallèle des transferts d’embryon, ce qui nous permettra de développer l’élevage », assène Faustine Laferrerie, soucieuse aux côté de l’équipe d’Authuit de produire l’avenir. 

EUROPE D'AUTHUIT et Faustine Laferrerie - Crédits Photos : PSV Photo

 

Etadam du Brèche, la petite bombe

ETADAM DU BRECHE est montée sur la troisième marche du podium à l’occasion de sa première participation à la Grande Semaine de Fontainebleau. Associée à Victor Laudet, copropriétaire aux côtés du naisseur, Jean-Marc Dutertre, la pétillante noire a impressionné par sa qualité. 

Fille d’Ustinov et de Pythie, elle-même par Nabab de Rêve, la Selle Français est issue d’une lignée maternelle performante. Pythie, la mère d’Etadam, n’est autre qu’une fille de Bébé du Château, née chez Jean Grandjean et issue de sa très bonne souche qui donnera par la suite notamment Itot du Château. Jean-Marc Dutertre, naisseur de la médaillée de bronze, a choisi son croisement pour des critères sportifs mais aussi techniques. « Le père d’Etadam, Ustinov, n’est pas très connu en France, mais a très bien produit aux Pays-Bas. Il est très fertile et était disponible en frais chez Gènes Diffusion, seul organisme avec lequel je travaille ! Ma jument était d’habitude très dure à remplir donc il nous fallait, pour avoir un transfert d’embryon, des caractéristiques techniques comme celles d’Ustinov. De plus, la jument était assez grande et carrossée donc nous avions besoin d’apporter de la modernité. Enfin, Ustinov est un fils de Libero H que j’adore. »

ETADAM DE LA BRECHE et Victor Laudet - Crédits Photos : PSV Photo

Pari réussi pour l’éleveur qui est immédiatement séduit par sa princesse ébène. « Etadam, pouliche, était une petite bombe ambulante : très gentille, mais avec énormément de sang, pas très grande, mais très jolie et avec une assez bonne locomotion. Elle est ensuite passée par une période où, physiquement, elle était un peu décousue. Nous l’avons testée sur les barres à deux ans et son cavalier actuel, Victor, que j’ai eu apprenti très jeune à la maison, voulait acheter la moitié donc nous avons fait affaire ! Lors de ce test, elle était tellement bien que je ne voulais pas lui vendre la moitié, c’est ma femme qui l’a fait ! (Rires) Elle a toujours été une véritable bête de guerre », s’amuse l’homme de cheval. 

Conscients des incroyables capacités de leur protégée, Victor Laudet et Jean-Marc Dutertre la font évoluer patiemment. « À quatre ans, nous l’avons mise au travail gentiment. Victor a voulu réaliser un transfert d’embryon donc elle n’est pas sortie. À cinq ans, nous avions prévu de ne lui faire faire que six parcours mais, comme elle était très chaude et pas encore calée, nous avons finalement fait dix tours. Cette année, à six ans, elle a débuté par une tournée au Portugal et Victor n’était pas sûr de sauter la saison de six ans ni la Finale car, étant donné qu’elle n’est pas à vendre, il voulait la préserver. Elle n’a finalement pas fait énormément de parcours cette année et la plupart de ceux qu’elle a fait était des tours de travail, sans jamais chercher à gagner. Ainsi, Victor a finalement changé d’avis au dernier moment, après que je lui ai dit que Fontainebleau pouvait être une bonne expérience pour la jument et que, si cela n’allait pas comme il voulait il n’aurait qu’à arrêter », se souvient celui qui est basé à Reims. 

ETADAM DE LA BRECHE et Victor Laudet - Crédits Photos : PSV Photo

Le duo vit un rêve éveillé grâce à sa toute bonne Selle Français. « Elle a une qualité de saut incroyable. Lors du dernier tour à Fontainebleau, elle entre en jouant et a envie d’aller à la guerre ! La plupart des chevaux pouvaient être un peu émoussés pour cette deuxième manche de la Finale, mais pas elle, je trouve ça génial, ça me fait rire ! Quand je les regarde c’est un peu un rêve. Etadam va continuer petit à petit sa formation vers le haut niveau en courant notamment les sept ans », détaille le copropriétaire. 

Pythie, mère d’Etadam, s’est désormais éteinte, mais laisse derrière elle une progéniture prometteuse. « La mère d’Etadam est morte, mais j’ai d’autres produits. Il y a une femelle par Numero Uno, Ester du Brèche, ainsi que la propre sœur d’Etadam avec Ustinov, Free du Brèche, a cinq ans, que j’ai rentrée à l’élevage. Physiquement elle est comme sa sœur et sa mère en un peu plus petite. Je l’ai gardée et elle a donné cette année un très beau poulain de Brantzau.  Elle est d’ailleurs à nouveau pleine de cet étalon. J’ai également une pouliche d’un an par Pythie, Jasmine du Brèche, qui est une fille de Connor. Etadam a également un frère, un deux ans, qui s’appelle Invictus du Brèche, qui a été présenté aux étalons Selle Français. C’est un fils d’Action Breaker qui est hors normes ! Il est magnifique et saute de manière incroyable. Enfin, Etadam a elle déjà donné naissance par transfert à une fille de Cristallo I, Jaya de Balleure, née l’an passé », raconte heureux l’éleveur. 

ETADAM DE LA BRECHE et Victor Laudet - Crédits Photos : PSV Photo

 

Deux autres juments, Elfira des Salines et Energika des Neyes, ont également reçu la mention Élite. La première, présentée par Benoit Mariller, fille de Kannan et petite-fille de Calvaro, n’a pu éviter une faute lors de la seconde qualificative l’ayant reléguée à une honorable quatrième place.

Elfira des Salines et Benoit Mariller - Crédits Photos : PSV Photo

La seconde est issue d’un croisement entre le Selle Français Quick Star et une mère par Totoche du Banney. Sous la selle de Paul Delforge, la Selle Français a, elle, commis une petite faute en finale. 

Energika des Neyes et Paul Delforge - Crédits Photos : PSV Photo

 

Consulter les résultats détaillés de ce Championnat ci-dessous :

Championnat des juments de 6 ans SF-AA 2020