04.09.2021

Fontainebleau 2021 : un bel été pour Flore d'Automne, Championne des 6 ans Juments

136, pas une de moins ! C’est le nombre de juments au départ de ce Championnat SHF Cycle Classique 6 ans, parmi lesquelles seules 26 ont obtenu un label, dont 5 Elite, 10 Excellent et 11 Très Bon. Si le Holsteiner Contendro inscrit un nombre incroyable de cinq produits à ce palmarès, c’est une fille de Lando, Flore d’Automne, qui s’impose nettement.

Revivez la réaction d'Eliott Souster après sa victoire avec Fleur d'Automne en images :

 

Retour sur le podium 2021 avec les naisseurs de ces graines de championnes.

Flore d’Automne, fruit de trois générations de sélection

En Normandie, l’élevage de chevaux de sport ne se limite pas au département de la Manche, loin s’en faut. Le Calvados n’est pas en reste, et cette belle (notée 17,775 au modèle) Flore d’Automne le confirme. Née au Haras d’Automne à Hermival Les Vaux, à la fois élevage, pension et centre de remise en forme, la fille du danois Lando obtient ainsi une belle consécration. « Comme tous mes poulains, elle n’a pas beaucoup travaillé à 4 ans » explique Nicole Le Louarn, sa naisseuse. «  Nous l’avons remise au travail en octobre chez Teddy Thellier qui l’a sortie à 5 ans. Qualifiée pour Fontainebleau, elle signe un 4 points puis un sans faute, et enfin un sans faute dans la petite finale. Je l’ai ensuite rentrée à la maison et elle a eu droit à trois mois de repos en alternant box et paddock ».

FLORE D'AUTOMNE & Elliot Souster - Crédit Photos : PSV Photos

En janvier dernier, la jument change de pilote et passe sous la selle d’Elliot Souster avec qui elle a participé à cette finale des 6 ans. « C’est une jument formidable, avec toujours l’envie de bien faire, qui montre beaucoup d’énergie » témoigne-t-elle. « Je possède encore son arrière-grand-mère Idylle d’Automne qui fut Championne SF à 3 ans. On retrouve beaucoup de sang Pur Sang et Anglo-arabe dans sa souche basse ». Avant elle, sa propre sœur Charlie d’Automne avait montré de très bonnes dispositions avant de donner naissance cette année à une fille de Cartani. « Elle reprend doucement le travail et ira probablement chez Elliot » précise Nicole. « Je retrouve beaucoup de similitudes entre elles. J’ai vendu Flore début juillet mais j’ai demandé à son propriétaire d’aller jusqu’au championnat ». Une requête qui s’est avérée payante pour les deux parties. « Toutes les étoiles étaient alignées, c’est un plaisir immense de voir l’un de ses produits gagner le championnat. Mais c’est un travail d’équipe ! ».

Flore d’Automne

  • 2 sans faute sur 2 parcours à 4 ans
  • 9 sur 15 à 5 ans (finaliste)
  • 8 sans faute sur 15 parcours à 6 ans
  • 2 pts PACE
  • Naisseur : Nicole Le Louarn
  • Propriétaire : Charles Diard.
  • Cavalier : Elliot Souster.

FLORE D'AUTOMNE & Elliot Souster - Crédit Photos : PSV Photos

 

Foudre du Banney, digne héritière de St Pair

A entendre son nom, beaucoup de passionnés penseront à l’excellente souche du regretté Michel Gabillot, naisseur entre autres de Totoche du Banney. Mais en réalité, c’est une toute autre lignée à laquelle nous avons à faire avec cette électrique Foudre du Banney : celle de Kabylie, fille de Rantzau, à l’origine notamment d’un certain Tain B (Janou Lefebvre) et de Colback (Champion de France avec Christophe Cuyer). « Il s’agit d’une très vieille souche » indique Frédéric Delforge, « exploitée en grande partie par Bernard Lebrun qui achetait l’essentiel de la production de Patrice Thomas pour l’exporter vers l’Espagne. Nous avons acheté la mère de Foudre, Fany de St Pair, car nous avions sympathisé avec la famille Thomas. Au décès de Patrice, nous avons finalement récupéré la jument alors qu’elle avait 5 ans et n’avait pas été débourrée » raconte-t-il. Sortie jusqu’en épreuves A2 par sa femme Sophie, Fany fut ensuite mise à la reproduction avec un certain succès. Son troisième produit Shere Khan du Banney (Eyken des Fontenis, SF) fut vendu pour moitié à Simon Delestre à 4 ans, puis termina Vice-Champion des 5 ans sous la selle de Nicolas Delmotte avant d’évoluer jusqu’en 1,50m avec son propriétaire. Repéré à Hagen par Paul Schöckemöhle, celui-ci l’acheta et le confia à Patrick Stühlmeyer (GER) avec qui il gagna en CSI4*. La fille de Fany, Cevrine du Banney Z (Chippendale Z), fut finaliste à 6 ans sous la selle de Paul Delforge avant d’être repérée par René Lopez (COL) et achetée par Bertrand Darier. La grise évolua en CSI4* et fut revendue à un cavalier chinois juste avant les JO.

FOUDRE DU BANNEY & Julie Anne Verneuil - Crédit Photos : PSV Photos

« Leur sœur Carmen du Banney, par Marius Claudius, sautait tellement fort que nous avons préféré ne pas la sortir et la mettre à la saillie » avoue Frédéric Delforge. « Nous avons toujours été satisfaits de cette lignée. Ce ne sont en général pas des champions au modèle mais ils montrent tous du respect et une grande facilité d’utilisation ». Malgré une tentative avortée de transfert d’embryon cette année, la famille Delforge compte tenter sa chance de nouveau l’an prochain, pendant que Foudre poursuivra sa carrière avec Paul après avoir été brillamment formée par Julie Anne Verneuil. « Elle n’est pas à vendre...sinon il faudra prendre ma femme avec ! » lance Frédéric Delforge avec humour. « Nous voulons conserver cette souche à l’élevage et soutenir Paul dans son projet sportif. » Une chose est sûre, Foudre n’effectuera pas un passage éclair dans la famille...

Foudre du Banney

  • 4 sans faute sur 4 parcours à 4 ans
  • 10 sur 15 à 5 ans
  • 14 sans faute sur 17 parcours à 6 ans - double sans faute au CIR de Rosières aux Salines
  • 8,5 pts PACE

FOUDRE DU BANNEY & Julie Anne Verneuil - Crédit Photos : PSV Photos

 

Faloucha, le sang maîtrisé

Après la Normandie et la Haute-Saône, direction...la Vendée pour cette 3e lauréate du Championnat SHF Cycle Classique 6 ans, l’un des premiers produits du tout jeune élevage de Jean-Maurice Bonneau, ancien cavalier international et sélectionneur des Bleus. Et comme souvent avec les vendéens, derrière Faloucha se cache toute une histoire… « La mère de Faloucha, LB Whitney, était montée d’abord par Christina Liebherr avant de terminer sous la selle de la Princesse Lama Bint Turki. Je l’ai rachetée en fin de carrière quand nous avons débuté l’élevage lors de notre déménagement en Vendée » raconte Jean-Maurice. « Mon idée de l’élevage est de produire des chevaux utilisables, et non obligatoirement des cracks. » Croisée d’abord avec Epsom Gesmeray, Whitney (également connue sous le nom de Salemah) produisit Arline, gagnante en 1,40m, puis Baobabb, un fils de Diamant de Semilly exporté en Suisse. « J’aimais bien Con Air que j’avais observé d’abord monté par Otto Becker puis José Larocca » dit-il. « Lorsque nous avons fait sauter Faloucha en liberté à 3 ans, j’ai vu qu’elle avait quelque chose de spécial. Je l’ai alors confiée à Eric Vigeanel pour son année de 4 ans. A 5 ans, elle montrait un fort caractère. J’ai décidé de l’envoyer chez Frédéric Busquet. C’est à ce moment-là que Robin Le Squeren s’est vraiment attaché à la jument et allait la travailler tous les jours. Ils ont aligné trois sans faute à la finale l’an dernier mais ce n’était pas regardable » avoue-t-il.

FALOUCHA & Laetitia du Couëdic - Crédit Photos : PSV Photos

Jean-Maurice décida de l’envoyer chez l’éthologue Pierre Crampon, formé aux méthodes du Haras de la Cense et de Pat Parelli, entre autres. « Je lui ai parlé de la jument puis je lui ai déposé. Un mois plus tard, je suis allé monter la jument. Elle avait doublé de volume, était relâchée...c’était spectaculaire ! L’éthologie, ce n’est pas du spectacle. Pierre a une approche incroyable, en douceur, pragmatique. Le cheval adhère totalement à sa démarche, c’est vraiment une très belle rencontre ». Quelques semaines plus tard, il en propose la moitié à Laetitia du Couëdic, son élève depuis plusieurs années. « J’y crois beaucoup mais je reste calme. J’ai eu des propositions mais pour le moment, je ne souhaite pas céder, j’y suis attaché. » La propre sœur de Faloucha, First Avril, a été saillie cette année afin de garder la lignée. « Je ne possède qu’une poulinière. Ça me plaît de faire naître, développer, choisir le bon cavalier...C’est une nouvelle casquette. » Et pour le moment, c’est un sans faute !

Faloucha

  • 4 sans faute sur 4 parcours à 4 ans
  • 10 sur 15 à 5 ans – Très Bon
  • 10 sans faute sur 14 parcours à 6 ans - double sans faute au CIR de Saint-Lô
  • 5 pts PACE

FALOUCHA & Laetitia du Couëdic - Crédit Photos : PSV Photos
Propos recueillis par Xavier Boudon

 

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Championnat 6 ans Juments