Mondial du Lion 2023 : Golden de Béliard, la jument en OR !
En remportant un second titre mondial consécutif lors du Mondial du Lion 2023, la fille d’Upsilon est entrée dans la légende. Petite par la taille, immense par le talent, GOLDEN DE BELIARD poursuit le rêve de son naisseur Gérard Brescon, déjà récompensé en terres angevines.
GOLDEN DE BELIARD & Thomas Carlile - Crédit photos : PSV Photos
L’histoire de la bai débute sur un coup de coeur pour une jument Anglo-arabe, Vieuxsinge du Maury. « Je la voulais absolument » se souvient l’éleveur. « En tant que copropriétaire d’Upsilon, je tenais à les croiser, ce choix avait du sens et traduisait mon attachement à ces deux chevaux exceptionnels. » Le Gersois obtint d’abord Flamme de Béliard, qu’il vendit à Patrick Sisqueille à qui elle donna trois pouliches avant de décéder prématurément. « Il avait perdu la seule descendante de Vieuxsinge, jument qu’il avait montée plus jeune » explique-t-il. Cette génétique si recherchée demande pourtant de la patience à qui souhaite en tirer le meilleur. « Au début, c’était difficile » raconte Gérard Brescon, « Golden était une vraie pile électrique, parfois elle ne voulait pas entrer sur la carrière. Elle n’a pas fait grand-chose à 4 ans, et à 5 ans, elle était encore compliquée. Elle s’est réellement déclenchée à 6 ans où elle est devenue plus raisonnable. » Nous étions en 2022, année du ‘hold-up’ comme la qualifie l’éleveur. « Elle termina 6ème du Championnat SHF 6 ans avec 4 points sur l’hippique. Puis elle s’est retrouvée sélectionnée pour le Mondial du Lion après plusieurs désistements. » Bilan : un premier titre de Championne du Monde face à un parterre de stars de la discipline. Après un début de saison 2023 au CSI1* de Royan, l’Anglo-arabe enchaîna par deux victoires en CCI3*-S à Bazoges en Pareds puis Nokere-Waregem (BEL). « Les sortir en saut d’obstacles permet de les mettre dans les conditions de la compétition sans les fatiguer sur du cross. Elle n’était pas encore sereine notamment avec les écrans géants. Nous nous interrogions sur sa capacité à aborder les grosses combinaisons. Et finalement, elle fait ça comme les grands » dit-il. « Evidemment elle a le caractère des Anglos, du peps, de l’énergie au point parfois de stresser. Heureusement elle a Thomas sur le dos ! » Le Toulousain avoue lui-même ne jamais avoir monté d’aussi petit cheval. Au point que le duo l’a très vite surnommée le « pin’s ». « Golden est aussi combative que son cavalier et je les préfère de loin comme ça »
GOLDEN DE BELIARD & Thomas Carlile - Crédit photos : PSV Photos
Le sang de Jasione
Si Gérard Brescon est si attaché à sa petite bai bondissante, c’est qu’elle porte en elle un patrimoine génétique précieux, celui de la matrone du stud-book Anglo-arabe Jasione (par Samuel, aa), poulinière prolifique aux innombrables gagnants internationaux. La mère de celle-ci, Yasmine (Daninos, *aa*), laissa outre Jasione, Aurore du Maury, ISO 150, dont descend Henri de Hère (ISO 154, CSI4* avec Ellen Whitaker), Désirée de Hère (ISO 156, mère de l’étalon Kafka de Brunemont ISO 157, et l’étalon Laurier de Hère (ISO 152). Jasione, finaliste à 6 ans en Cycle Classique de saut d’obstacles, produisit à son tour son lot d’excellents performeurs ou mères de gagnants. A commencer par Jacinthe du Maury, mère de l’étalon chef de race Fusain du Defey (Phosph’Or, aa), de Ladybird de Buissy, elle-même mère de l’étalon Rock’n Roll Animal, et de l’étalon Nid d’Amour de Buissy. Mapie et Patrick Sisqueille eurent la chance d’acheter Utopie du Maury (Quatar de Plapé, aa), petite-fille de Jasione et mère de 7 produits dont Tenareze (ICC 154, CCI5*-L avec Harry Meade), Vinka’s (ICC 149), Es Igual AA (ICC 143). Après Quercus du Maury né en 1992 (ISO 161), vit le jour Vieuxsinge du Maury, la mère de Golden, puis deux ans plus tard, Blague du Maury, un nom désormais lui-aussi bien connu des amateurs d’élevage puisque la fille de Véloce de Favi n’est autre que la mère de l’international Prestige Kalone (Potter du Manaou, aa) et de la nouvelle coqueluche de Gilles Thomas, Ermitage Kalone. Vieuxsinge, 26 ans cette année, coule une retraite paisible chez son propriétaire, non sans l’avoir largement récompensé de sa passion pour la belle génétique. Parmi ses douze poulains, figurent Sirocco du Gers (Dorsay, sf), ICC 169, Champion du Monde des 7 ans en 2013, Viking de Béliard (ISO 140), Cadet de Béliard (ICC 151, CCI4*-L avec Andrew Hoy), Django de Béliard (ICC 143), et Haka de Béliard (ICC 140, 6ème du Championnat SHF à 5 ans, 8ème cette année à 6 ans). Sa fille Golden a eu son premier poulain par transfert d’embryon en 2021 par l’autre crack de Gérard Brescon, Dartagnan de Béliard (Quite Easy, holst). Elle a été adressée cette saison à Ermitage Kalone, créant ainsi un inbreeding sur Jasione. « Nous envisageons de recommencer l’an prochain, d’autant qu’elle prend du premier coup à chaque fois » dit-il. « Evidemment, je souhaite conserver Golden à l’élevage. Je reste un éleveur dans l’âme, cette souche m’a tellement apporté. Pour éleveur, il faut de bonnes juments avec une bonne génétique, qui produisent bien. Regardez Golden, il ne faut jamais présumer de la qualité d’un cheval en s’arrêtant à sa taille. On nous l’a beaucoup demandé au Mondial, mais j’ai dit assez fort que je n’étais pas vendeur afin que tout le monde le sache. Je viens d’une famille de paysans et je sais garder les pieds sur terre. » La saison prochaine, la double championne du monde abordera gentiment les CCI3*, toujours sous la selle de Thomas Carlile, « pour s’endurcir » précise son naisseur.