Fontainebleau 2023 : le titre pour HARRY DE BEAUFOUR dans le Championnat des 6 ans mâles SFAA
Deux Normands qui enserrent un Bourguignon, tel fut le podium de ce Championnat SHF des mâles et hongres de 6 ans. Diamant de Semilly apparaît comme génétiquement incontournable (père de mère de trois des cinq premiers), et ce même si le vice-champion prouve qu'il est encore possible de rêver en grand même si on ne sort pas du chaudron Normand. Découvrons ainsi HARRY DE BEAUFOUR, HARAGORN D'ALBAIN et HOT PLEASURE SEMILLY, le trio de tête de ce cru 2023.
Harry de Beaufour, un ami qui vous veut du bien
A 47 ans, Reynald Angot a toujours soif de victoires, y compris sur le circuit jeunes chevaux. Former patiemment de futures pépites le motive plus que jamais, d'autant qu'il est aujourd'hui installé en plein coeur du Pays d'Auge, là où tout se passe (ou presque) en matière de valorisation. C'est d'ailleurs avec un cheval né dans le Calvados chez Eric Levallois, installé à Beaufour-Druval non loin de ses écuries, que le Manchois s'est imposé. "Harry est un cheval super attachant" avoue-t-il, "plein de bonne volonté, un vrai petit génie sur la barre". Auteur de treize parcours sans faute cette saison, il confirme ses bonnes dispositions observées l'an dernier sous la selle de son précédent pilote Alexandre Sueur qui le mena également jusqu'à la finale. "Quand je l'ai rentré dans mes écuries en février, je savais que c'était un cheval pour gagner ce titre. Je suis ravi parce que mon intuition était la bonne" avoue-t-il. "Il est très généreux, avec un super mental, respectueux à crever...c'est ce qu'on appelle les chevaux de concours".
HARRY DE BEAUFOUR & Reynald Angot - Crédit photos : PSV Photos
Le grand bai foncé, pétri de force, est un savant mélange de l'agilité de son père Cornet Obolensky et de sa mère Ramona de Beaufour, fille de l'immense champion et étalon de légende Diamant de Semilly. Bien que n'ayant jamais tourné en compétition, Ramona transmet visiblement des qualités indéniables à sa production. Ses produits Vancleef de Beaufour (Kashmir van't Shutterschof, sBs) ISO 136 et étalon, Brooklyn de Beaufour (President, kwpn) ISO 144 finaliste à 6 ans, Cayenne de Beaufour (President, kwpn) ISO 120, Georges de Beaufour (Cornet Obolensky, bwp) ISO 126 finaliste à 5 ans le prouvent. La grand-mère de Harry, Biba (née Biba III, chez l'éleveur belge Franky de Ganck), apporte le précieux sang de Heartbreaker via son fils Toulon. Elle offrit à Eric Levallois quatre produits dont descendent Ula de Beaufour (Miami de Semilly, sf) ISO 146, Gangster de Beaufour (Diamant de Semilly, sf) ISO 142, l'étalon Aramis de Beaufour (Calvaro, holst), Baldini de Beaufour (Nabab de Reve, sBs) ISO 140, ou encore Billy de Beaufour (Allegreto, sf) ISO 144. La souche basse de Biba, bien que largement imprégnée de sang BWP, comprend également un courant incontournable sans le pedigree d'un grand cheval, celui de Furioso II. On déniche dans cette lignée quelques grands gagnants, y compris contemporains tels qu'Issem, double zéro lors de la Finale Longines EEF de Varsovie en septembre dernier sous la selle d'Adam Grzegorzewski (POL), sans oublier le tout bon Furioso des Carmilles, apparu cette année avec Marc Dilasser après avoir été formé par Clément Boulanger. Harry va désormais s'offrir un repos bien mérité avant, selon toute vraisemblance, reprendre le chemin des terrains au printemps prochain sur le circuit des 7 ans.
HARRY DE BEAUFOUR & Reynald Angot - Crédit photos : PSV Photos
Haragorn d'Albain, roi de Bourgogne
Non, HARAGORN d'ALBAIN ne descend pas en ligne directe d'Arathorn...mais il possède en lui quelques uns des gènes les plus précieux du stud-book Selle Français. Né à Montret chez Alexis Bouillot, à deux pas de Louhans (Saône-et-Loire), le bai est issu d'une fratrie de cinq propres frères et soeurs dont nous avons déjà entendu parler voici quelques années. En effet, de cette génération est né un certain Haschich d'Albain, 4e du Championnat Cycle Classique à 4 ans et labellisé Elite. Il fut ensuite vendu à Abdel Saïd avec qui il évolue désormais. Etalon, il est distribué en France depuis cette saison par le Haras de Gravelotte. "Nous pratiquons essentiellement des transferts d'embryons" explique Alexis Bouillot, "avec environ dix-douze poulains par an, surtout depuis la génération des H". La mère d'Haragorn, Virgule des Prés, fut achetée...à la foire de Gavray ! "Nous sommes partis de rien" admet-il. "Nous sommes montés en Normandie pour acheter des pouliches. Jean-Yves Hermann, le père d'Antoine, connaissait bien l'élevage des Prés d'Arnaud Bazire et lui achetait régulièrement des chevaux. Nous attendions la fin de la foire et nous avons choisi des pouliches qui nous plaisaient au modèle puis nous les avons négocié. A l'époque, c'était la première génération de Quartz du Chanu donc nous ne le connaissions pas plus que ça."
HARAGORN D'ALBAIN et Victor Jeannin - Crédit photos : PSV Photos
Coup de chance (ou du destin), Virgule des Prés se révèle être une redoutable compétitrice. Elle évolua jusqu'en Grand Prix international 3 étoiles et remporta à quatre reprises les 6 barres du CSI4* de Bourg-en-Bresse sous la selle de son propriétaire. "Elle avait vraiment de gros moyens" admet-il. Croisée avec l'un des deux étalons maison, Canabis d'Albain, Virgule a déjà 23 produits enregistrés, dont 16 avec le fils de Baloubet du Rouet. "Depuis deux ans, nous utilisons un peu plus notre second étalon Flambusard d'Albain, un fils de Cornet Obolensky. Pour le moment, nous travaillons essentiellement en autarcie. Car les vraies bonnes poulinières ne sont jamais à vendre alors on doit les fabriquer nous-mêmes !". Vendu à 4 ans à la famille Jeannin, comme Haschich d'Albain l'avait été, Haragorn est ainsi le second produit de Virgule à obtenir le label Elite. Comme quoi il n'y a pas vraiment de hasard...!
HARAGORN D'ALBAIN et Victor Jeannin - Crédit photos : PSV Photos
Hot Pleasure Semilly, au bon plaisir des Levallois
Le propre-frère de Good Pleasure Semilly a enfin inscrit son nom à un palmarès SHF et ce n'est que mérité. Sous la conduite habile et délicate de Clément Fortin, désormais le cavalier officiel de la famille Levallois, le bai (son frère étant alezan comme leur illustre géniteur, For Pleasure) termine sa saison de 6 ans de belle manière avec une 3ème place et le label Elite. Auteur d'une saison de 4 ans légère mais sérieuse en compagnie d'Alexis Gourdin (5 parcours sans faute dont le CIR d'Auvers, et une participation à la finale), HOT PLEASURE SEMILLY affichait l'an passé un 12/13 avant Fontainebleau où une faute lors de la première épreuve qualificative avait obligé ses naisseurs à se contenter du label Très Bon. La troisième fois a donc été la bonne ! Moins sollicité par les éleveurs depuis son approbation à 3 ans (une petite centaine de juments saillies en trois saisons contre presque 400 sur la même durée pour son frère utérin), Hot Pleasure descend bien évidemment de la même souche maternelle, celle de la grande gagnante internationale Etoupe II (Quidam de Revel, sf) ISO 161, partenaire de succès d'un certain...Julien Epaillard, n°2 mondial au dernier pointage Longines FEI. Outre être une immense compétitrice, Etoupe II fut également une matronne de qualité avec quasiment tous ses 17 produits sortirent en concours de saut d'obstacles. Elle débuta sa carrière de reproductrice à l'élevage du Héquet puis rejoignit le Haras de Couvains en 2010. Betty Boop Semilly, la mère de Hot Pleasure, est d'ailleurs le premier produit né pour le compte de Richard et Anne-Sophie Levallois. La 3ème mère Irrésistible (Tanael, sf) n'est autre que celle de Pamplière (Uriel, sf) qui produisit Cabri du Hequet (ISO 150, étalon), l'international Dorsay (ISO 147, étalon), Grain de Soleil (ISO 158, étalon), Joyau du Hequet (étalon), etc. Lorsque l'on remonte la généalogie, nous arrivons vite (5ème mère) à l'une des juments base de l'élevage français, Son Altesse (Vas Y Donc, ds), qui donna tant de gagnants à l'élevage de Thurin. Avec Hot Pleasure Semilly, les Levallois perpétuent ainsi ce sang si précieux que le monde nous envie.
HOT PLEASURE SEMILLY & Clément Fortin - Crédit photos : PSV Photos
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Reynald Angot a mené HARRY DE BEAUFOUR à la victoire dans les 6 ans Entiers/Hongres « un cheval super attachant et un petit génie sur la barre ».
À suivre dans les 7 ans l’année prochaine !