Galaa la Marsa, la bonne élève championne de France des 4 ans Juments Selle Français et AA
Les juments de quatre ans Selle Français et Anglo-Arabes ont, à leur tour, disputé leur championnat à Fontainebleau cette semaine. Seules cinquante-six juments ont pris le départ de cette Finale nationale en cette année particulière due à la crise du COVID. Trente-et-une d’entre elles ont bouclé deux parcours vierges de toute pénalité et ont donc été départagées par la note de modèle. Finalement cinq ont accroché la mention Élite et la victoire finale est revenue à l’élégante Galaa la Marsa devançant sur le fil l’impressionnante Girl Power DK et la très appliquée Galactée de Tivoli.
GALAA LA MARSA, fille du performer international Qlassic Bois Margot et de la jument Selle Français Laa Laa du Voyeux, elle-même issue du génial Le Tot de Sémilly, est donc la grande championne des quatre ans de cette édition 2020. Présentée par Edouard FIOCRE, la pétillante baie au physique avantageux a séduit les juges au modèle lui permettant ainsi de s’imposer après deux parcours parfaits. Une performance qui ravit son naisseur et propriétaire, Michel Uzan. « À Fontainebleau j’ai trouvé Galaa formidable, très bonne élève. Elle avait à nouveau engrangé de la maturité lors de ses derniers parcours et je l’ai trouvée encore plus décontractée que le reste de l’année. En milieu de saison elle avait eu une petite baisse de forme durant un ou deux parcours, qui devait être due à sa croissance, et là, à Fontainebleau, elle était vraiment bien. Le deuxième jour elle était un petit peu fatiguée. Je pense que cela était dû à la présentation au modèle où elle était déchainée mais a ainsi impressionné le jury et reçu la meilleure note NEP ! Ainsi, le second jour elle était un peu fatiguée et cela s’est vu dès la détente où elle était très haute et un peu perchée. Nous n’avons pas insisté, elle a fait son tour de manière un peu moins parfaite que le premier jour, mais c’est passé ! »
GALAA LA MARSA & Edouard Fiocre - Crédits photos PSV Photos
Bonne élève, la Selle Français l’a toujours été et c’est d’ailleurs ce qui a poussé son naisseur à l’emmener à Fontainebleau cette année. « Nous faisons généralement les choses en fonction de l’évolution des chevaux. Galaa a été très régulière cette saison et donc nous nous sommes mis à penser à Fontainebleau. Moi, dans ma tête, dans un petit coin caché, je me disais que ma petite jument était très élégante, bien faite, et qu’elle avait tous les atouts pour aller au bout ! Et puis voilà elle l’a fait ! Elle a très tôt montré quelle bonne élève elle était ! Galaa a toujours été très mignonne, très gentille mais un petit peu petite, elle faisait un peu ponette ! Elle faisait tellement ponette qu’on se disait que ce serait juste une mignonne petite jument. Finalement, petit à petit elle s’est développée et elle continue encore aujourd’hui. Elle a désormais les caractéristiques psychologiques d’un très bon poney avec un caractère très volontaire et dispose en plus du rayon et de l’amplitude d’un bon cheval. Elle est vraiment très moderne et très concours. Lors de son débourrage elle a été très gentille. Dans l’hiver Edouard Fiocre, son cavalier, est venu commencer les séances de sauts montés. Elle était appliquée mais ne montrait pas énormément de choses, nous retombions un peu dans le poney ! Elle n’avait en revanche peur de rien. Finalement, petit à petit elle s’est développée et décontractée. Ainsi, dès les premiers concours elle était parfaite, très droite et très facile. Elle a un très bon galop, très équilibré avec beaucoup de souplesse », détaille l’éleveur.
GALAA LA MARSA & Edouard Fiocre - Crédits photos PSV Photos
Ce dernier a réussi son pari de croisement savamment pensé. « La mère de Galaa était très volontariste avec un fort caractère à l’ouvrage mais n’était pas très charpentée du côté des jarrets et des articulations. J’ai voulu compenser cela en utilisant un cheval qui avait beaucoup de force et dont la lignée maternelle remontait très loin afin d’avoir un véritable recul sur la famille. Je voulais aussi du Galoubet et, en cherchant, je suis tombé sur Qlassic Bois Margot qui rassemblait tous les critères. Je l’ai beaucoup suivi quand il sortait en compétitions et je me suis décidé à l’utiliser sur ma jument. »
Après dix parcours sans pénalité sur douze cette année et un titre de championne de France des 4 ans Selle Français et Anglo-Arabes, la tonitruante Galaa la Marsa a bien mérité quelques semaines de repos avant de débuter la saison prochaine et construire l’avenir. « Galaa profitera désormais d’un peu de repos en faisant du paddock jusqu’à cet hiver puis elle repartira chez Edouard continuer sa préparation pour les cinq ans et les six ans. Ensuite, nous avons avec Edouard un contrat selon lequel les juments que nous voulons garder pour l’élevage continuent leur carrière avec lui sur le circuit Pro et en parallèle avec ma petite fille en Amateur Élite. Pour cela nous nous assurons évidemment avant de décider de les garder qu’elles soient compatibles avec cette dernière ! Ma petite-fille monte très bien et donc le système fonctionne bien. Nous avions déjà fait cela avec la sœur utérine de Galaa, Alaalaa la Marsa, par Quincy Bois Margot, qui après ses années Jeunes Chevaux a évolué avec Edouard jusqu’à être performante sur 1,40 m à huit ans et faisait en même temps les Amateurs Élite avec ma petite-fille. En revanche, nous vendons les mâles », argue Michel Uzan.
GALAA LA MARSA & Edouard Fiocre - Crédits photos PSV Photos
Si le naisseur a depuis vendu la mère de sa championne, il se peut néanmoins qu’un autre de ses produits portant l’affixe la Marsa brille d’ici quelques années sur les terrains de concours. « Nous avons donné, ou plutôt vendue symboliquement, la mère à une amie chez qui elle a fait une très jolie pouliche par Président qui a un an. Nous avons décidé ensemble cette année de la faire remplir par Cardento, un étalon que j’avais en tête depuis longtemps et, si c’est une pouliche, il est convenu qu’elle me revienne. J’ai également le propre frère de Galaa qui a fait cette année la finale des six ans mâles et hongres Selle Français et Anglo-Arabes. C’est l’antithèse de Galaa : il est gigantesque, tout noir et très fort. Il est magnifique et ressemble beaucoup au père. Il a des moyens illimités mais il pêche un peu car il est tardif. Edouard me dit qu’il a la sensation que le cheval peut tout sauter. Il a en revanche un vrai tempérament, ce qui a rendu ses années jeunes chevaux parfois un peu acrobatiques. Edouard est obligé de le détendre avant même la détente pour le faire descendre en pression, ce qui fait que le cheval n’est pas aujourd’hui utilisé dans son état de forme optimum en parcours. Dès qu’il sera plus calé à la détente ce sera très bien. Je pense qu’il va être un très bon cheval, extrêmement puissant et très concours », raconte avec hâte le passionné.
Visionnez le parcours de son épreuve finale lors de la Grande Semaine de Fontainebleau :
Retrouvez ci-dessous l'interview de son naisseur Michel Uzan à l'issue de sa victoire :
GIRL POWER DK, la sensation du championnat
C’est 0,013 point au modèle qui a coûté la victoire à l’incroyable GIRL POWER DK sous la selle du jeune et talentueux Eliott SOUSTER. Fille du Selle Français By Ceira d’Ick et d’Urline de Muze, elle-même par Cash, la baie a véritablement fait sensation en terres bellifontaines après avoir réalisé une année parfaite totalisant dix parcours sans-faute sur dix. Véritable diamant brut, la sensationnelle baie a été parfaitement gérée par son naisseur et propriétaire Richard Dick et par son cavalier. « Habituellement, ayant plusieurs cavaliers Jeunes Chevaux chez moi, les chevaux font les quatre ans avec eux, mais, avec Girl Power, nous avons senti qu’il ne fallait pas la tromper dans les débuts car elle était assez sensible. Travaillant de manière très régulière avec Eliott nous avons préféré l’y envoyer », explique l’éleveur. « En effet, après plusieurs parcours d’entrainement j’ai vraiment senti qu’il fallait être attentif car je sentais une sensibilité importante au niveau du respect de la barre. Il s’agit finalement de la sensibilité de tous les bons chevaux ! Elle en fait toujours beaucoup, parfois trop même. Lors de la Finale, je l’ai emmenée avec beaucoup de fraîcheur et le premier jour, avec cet environnement et les obstacles flashy, elle a vraiment beaucoup donné. Elle avait déjà réalisé des parcours de démonstration cette année en étant très aérienne, mais sans jamais se fatiguer. À Fontainebleau, elle a été encore plus dans la démonstration et le second jour j’ai senti qu’elle accusait le coup malgré la fraicheur avec laquelle nous l’avions emmenée. Au paddock lors de la finale, je n’avais pas le même galop, ni le même équilibre ou la même poussée car la veille elle avait tellement donné que c’était comme si elle avait sauté un parcours d’1,35m. Elle doit apprendre à se juger et à s’économiser. Sa sœur, Cool Girl d’Ick (par Kannan, ndlr), était pareil : très généreuse à vouloir toujours bien faire. Ce trait de caractère est génial dans l’objectif du sport de haut niveau », ajoute le cavalier de la surdouée.
GIRL POWER DK & Eliott Souster - Crédits photos PSV Photos
Issue de l’un des étalons phares de l’élevage d’Ick, By Ceira d’Ick, la Selle Français est le fruit d’un croisement bien pensé par Richard Dick qui a ensuite été immédiatement séduit par le résultat. « J’ai choisi ce croisement car il s’agit de mon étalon tout d’abord ! La mère, d’Urline de Muze, est une assez vieille et ne prend qu’avec de la semence extrêmement fertile, ce qui est le cas de By Ceira. Cela était le premier élément et en plus, le croisement était intéressant car By Ceira ramène de la taille et des moyens. Girl Power était une pouliche extrêmement attachante qui sortait du lot par son caractère très docile. C’est une vraie poupée ! Dans le troupeau elle venait toujours vers l’homme en étant très affectueuse. Elle a toujours eu une bonne tête et dès le début on voyait qu’elle avait beaucoup de sang. Assez rapidement en liberté elle a montré une vraie qualité de saut. Je n’ai gardé que deux femelles de cette mère qui a un peu d’âge, l’autre, Cool Girl d’Ick, tourne actuellement en 1,45m à neuf ans. Je savais donc que je garderais Girl Power pour moi. Ainsi, je n’ai pas insisté en liberté car je n’avais aucun besoin de la présenter. On passe beaucoup de temps sur le travail du caractère puisque ma femme applique la méthode Blondeau sur tous les chevaux de l’élevage. Ainsi nous prenons le temps de travailler à pied et de mettre les chevaux dans les meilleures dispositions possibles. En ce qui concerne les débuts sous la selle, tout s’est très bien passé. Girl Power a beaucoup de sang donc au début on avait un peu de mal à la faire épaissir car il était compliqué de répondre à ses besoins alimentaires sans lui rajouter encore du fuel ! En revanche, il s’agit de bon sang car elle a un super caractère. Elle se donne énormément », se souvient Richard Dick.
GIRL POWER DK & Eliott Souster - Crédits photos PSV Photos
En ce qui concerne la suite, les afficionados pourront retrouver l’impressionnante baie l’année prochaine dans les épreuves dédiées aux juments de cinq ans après un peu de repos bien mérité. « On a senti que Girl Power avait un peu accusé le coup donc nous voulons la montrer à l’ostéopathe et lui rendre la vie cool pendant quelques semaines. Nous démarrons une phase de décompression où elle va faire beaucoup d’extérieur avec Eliott, aller à la plage etc… L’année prochaine elle ne fera sûrement pas les vingt parcours d’autant plus que nous souhaitons la prélever à nouveau. Cette année elle a donné un embryon et l’année prochaine j’aimerais en avoir plusieurs. A ce moment-là, sa carrière sportive sera un peu plus légère, tout comme le sera également son suivi gynécologique », conclut le naisseur et propriétaire de la vice-championne. « Pour ce qui concerne le travail de Girl Power nous n’allons rien changer dans notre manière de faire car cela fonctionne. Nous travaillons principalement son moral afin qu’elle soit en pleine forme et fraîche. L’idée est que les Jeunes Chevaux ne soient qu’une passerelle vers le haut niveau, ce ne sont pas un objectif en soit. J’ai connu les frères et les sœurs au travail, puisque Richard m’avait déjà fait confiance, et il est vraiment génial d’avoir des points de repères avec la famille car cela donne des indications sur l’évolution avec les années », se satisfait le jeune cavalier.
GIRL POWER DK & Eliott Souster - Crédits photos PSV Photos
GALACTEE DE TIVOLI, encore un produit de Vagabond de la Pomme qui s’illustre
La médaille de bronze est quant à elle tombée dans l’escarcelle de GALACTEE DE TIVOLI, fille de l’incroyable performer et père Vagabond de la Pomme, et de la Selle Français Best de Tivoli, fille, elle, de Mozart des Hayettes. Son naisseur, Jean-Paul Chauvin, a réalisé un croisement à fort potentiel. « La mère de Galactée, Best, ne toisait qu’un 1,64 m mais était très jolie puisqu’elle avait été deuxième du championnat de France à deux ans et septième à trois ans. Elle était destinée à faire de la compétition, mais malheureusement elle n’a fait qu’un parcours et, à l’entrainement avant son second parcours, elle s’est renversée et s’est abimée le garrot. Nous l’avons donc directement mise à l’élevage. J’ai alors choisi Vagabond car il est puissant avec de l’amplitude et c’est ce qu’il lui manquait. Comme elle était pleine de sang cela me semblait une bonne idée de la croiser à Vagabond ».
GALACTEE DE TIVOLI & Marina Gibert Raya - Crédits photos PSV Photos
Auteure de sept sans-faute sur neuf parcours cette année guidée par MARINA GIBERT RAYA, la jument Selle Français a fait preuve de beaucoup de talent avec un passage de dos impressionnant, qualités qu’elle présentait déjà dès ses débuts sportifs. « Galactée était une pouliche normale avec un comportement très social et très facile. Lors des premières sessions de sauts en liberté, à deux ans, elle ne montrait rien de particulier donc je n’ai pas insisté ! Nous avons recommencé à trois ans pour la préparer au local et là elle a montré beaucoup de choses, toujours dans la sérénité. Elle est deuxième ex-aequo du Régional à Saint-Lô et montrait déjà un vrai potentiel. Ses qualités sont, selon moi, sa force, son passage de dos très efficace et son caractère. Elle est très coopérative et est donc géniale à monter. On aurait pu croire au début qu’elle manquait un peu de sang, mais sa cavalière dit que ce n’est pas le cas et qu’elle la sent prête à partir si nécessaire. Je l’ai vendue à Sébastien Tencé fin septembre 2019 car il l’aimait beaucoup et voyait qu’elle avait de la qualité. Cela fait plus de vingt ans que nous travaillons ensemble et cela me faisait plaisir de faire quelque chose avec lui. Elle a été vendue à Fontainebleau et partira aux Pays-Bas, c’est la seule chose qui me chiffonne, j’aurais aimé qu’elle reste en France mais bon… », détaille avec un peu de regrets dans la voix l’éleveur.
GALACTEE DE TIVOLI & Marina Gibert Raya - Crédits photos PSV Photos
L’élevage de Tivoli touche à sa fin, mais le passionné Jean-Paul Chauvin ne compte néanmoins pas en rester là ! « C’est la seule pouliche de Best de Tivoli que j’ai. Elle a depuis été vendue car je diminue drastiquement mon activité étant donné mon âge (71 ans, ndlr). Elle a, en revanche, chez ses nouveaux propriétaires été saillie cette année par Nervoso. Dans la vente, j’ai néanmoins conservé la possibilité de refaire un poulain plus tard car j’ai une petite fille qui monte à cheval ! Pour l’instant ses parents souhaitent qu’elle termine d’abord ses études et nous verrons ensuite pour faire un transfert d’embryon. Je ne sais pas encore qui je mettrai comme étalon, peut-être que j’irai à nouveau à Vagabond, on verra ! », termine le naisseur.
GALACTEE DE TIVOLI & Marina Gibert Raya - Crédits photos PSV Photos
Deux autres juments Selle Français, toutes deux issues de l’élevage de Lure, d’Eric Chamouleau, se sont vues récompenser de la mention Élite à l’issue du championnat : GRACEANDFIRE DE LURE montée par Tony COUSIN et GAIA DE LURE associée à Bérenger OUDIN.
La première, fille de Tornesch et petite-fille d’Eurocommerce Berlin, a une nouvelle fois brillé après une saison parfaite ne totalisant que des parcours parfaits.
GRACEANDFIRE DE LURE & Tony Cousin - Crédits photos : PSV Photos
La seconde, Gaia de Lure, habituellement associée à Tony Cousin participait à la Finale sous la selle de Bérenger Oudin. Fille d’Eurocommerce Berlin et d’une mère par Tinka’s Boy conclut avec cette cinquième place une première saison de compétition performante.
GAIA DE LURE & Béranger Oudin - Crédits photos : PSV Photos
Retrouvez le classement détaillé du Championnat des Juments de 4 ans ci-dessous :