13.10.2019

Uzès 2019 : la prometteuse Eiwa de Bozouls s'empare de l'or dans les 5 ans

Deux cent cinquante-et-un chevaux de cinq ans étaient au départ de la course à Uzès avec un seul objectif, décrocher le titre de Champion de France. Si cinquante-deux d’entre eux ont été éliminés, quarante-six ont en revanche été ornés de la mention Élite récompensant une bonne saison et une performante course finale. Le titre est finalement revenu à Eiwa de Bozouls pilotée par Julia Montagne.

Les concurrents ont été départagés au terme d’une course de soixante kilomètres par leur temps de récupération en phase finale et, à ce jeu, la meilleure a été Eiwa de Bozouls. La fille de Muguet de Pascade et Jaya de Bozouls, elle-même par Prim de Syrah, a en effet montré un temps de récupération de 2’17’’ soit plus de vingt secondes d’avance sur ses poursuivants. Née chez Marcel Mezy, à qui elle appartient toujours, à la SARL Mezagri, à Bozouls, la magnifique baie a dès le départ séduit son éleveur. « Eiwa était très belle petite et avait beaucoup de caractère, comme la plupart des bons chevaux d’ailleurs. Elle faisait la loi au milieu du troupeau ! Au niveau de sa locomotion, elle a, comme toute la famille, de très belles dispositions. Le père d’Eiwa, Muguet de Pascade, m’avait déjà fait de très bons croisements notamment avec la grand-mère d’Eiwa, Aljaima de Bozouls. Les poulains montraient en effet pour la plupart des points de force extraordinaires. Son père est très performant ; chez moi, il saillit soixante juments par an quasiment. C’est un cheval plutôt spécialisé en courses de plat, mais qui produit très bien en endurance », explique le naisseur. 



Eiwa de Bozouls & Julia Montagne

Très attentif à ses protégés, ce dernier fait en sorte que les chevaux ne gardent en mémoire que des choses positives, véritable atout pour le futur. « Nous faisons toujours attention à ce que les premières manipulations se passent bien car, comme cette lignée ne produit presque que des poulains avec du caractère, si nous les loupons au départ c’est une catastrophe ! Les chevaux ont une mémoire incroyable et, s’il se passe quelque chose au départ, ils s’en souviendront toute leur vie », insiste l’éleveur.  

La Championne de France réalisait cette année sa première saison de compétition et s’est montrée exemplaire. « L’an passé Eiwa n’a pas couru, comme tous les chevaux chez nous, car à quatre ans nous estimons qu’ils n’ont pas encore terminé leur croissance. Nous faisons tout pour les préserver. Cette saison, à l’entrainement elle était géniale. Nous ne lui avons fait faire que deux courses et elle a à chaque fois été exceptionnelle. À Uzès elle a été incroyable. Elle était associée à Julia Montagne qui est une très bonne cavalière ! Lorsque nous avons des cracks nous les confions à des très bons cavaliers pour maximiser les chances de réussite. Eiwa participera aux 6 ans tranquillement car notre véritable objectif est le Championnat du monde des 7 ans. Je pense qu’elle peut les gagner car elle a toutes les qualités pour ! Selon moi, elle a tout pour être une championne, elle est née sous une bonne étoile ! », termine, enjoué, le propriétaire. 

BALINOR DE LURIECQ, L’ELEVE MODELE

La deuxième position a été attribuée à BALINOR DE LURIECQ associé à May Manifacier. Né chez Catherine Palasse Bauerschmitt, le fils d’Igor de Palat et Ballade de Murel, elle issue de Habdur, a totalisé un temps de récupération en phase finale de 2’29’’. Le hongre rouan réalisait également cette année sa première véritable saison de compétition et avait réussi l’exploit de s’illustrer à chaque sortie dans le premier quart du classement, de quoi satisfaire son éleveuse. « L’an passé, à quatre ans Balinor n’a couru qu’à une reprise. Il m’arrive souvent de ne pas débourrer mes chevaux à quatre ans mais, cette année-là, nous avions eu du temps donc l’avons fait. J’ai ensuite pris le parti de leur faire faire une course de vingt kilomètres juste pour qu’ils voient de quoi il s’agit. Il est ensuite retourné au pré avec les autres et a continué à évoluer, à grandir et à terminer sa croissance puisqu’à quatre ans ce sont encore de véritables bébés. Cette année, nous avons débuté gentiment en lui faisant courir une course de vingt kilomètres, puis deux de quarante kilomètres où il a été emmené sur des endroits divers et variés. Cela s’est toujours très bien passé. Je travaille avec May Manifacier qui s’occupe et gère très bien les jeunes chevaux. Bref, Balinor a réussi un sans-faute depuis le début ! À Uzès il a été fidèle à lui-même faisant preuve d’un caractère très stable. Il s’agissait alors de la véritable première fois où je l’emmenais dans un important concours avec des haut-parleurs, beaucoup de chevaux, beaucoup de mouvements, de bruits et de monde sur la piste… et il n’a pas bronché. Il a été exemplaire et n’a pas du tout été perturbé », s’enthousiasme la naisseuse. 



BALINOR DE LURIECQ & May Manifacier

Catherine Palasse Bauerschmitt, propriétaire de la mère et du père, a fait des choix remontant à cette génération, expliquant la réussite de son poulain aujourd’hui. « J’ai la jument, Ballade de Murel, depuis longtemps. Je l’ai achetée lorsqu’elle avait six mois car je croyais très fort en ses origines avec d’un côté Habdur, son père, et de l’autre côté Bassala, père de mère, qui est un grand nom de la génétique en endurance. La jument, par sa morphologie correspondait très bien à Igor donc, pour moi, cela était presqu’une évidence que cela fonctionnerait. Poulain, Balinor était très posé, très proche de l’Homme avec un très fort déplacement. Chez moi, la particularité est que nous manipulons énormément les poulains dès leur plus jeune âge donc il se trouve que le débourrage devient ensuite une formalité et tout se passe sereinement et rapidement. Balinor a toujours été très bon élève », se souvient l’éleveuse du Vice-champion de France.   

La suite de l’histoire de Balinor se fera sous un autre pavillon. « Désormais la suite de son histoire s’écrira avec son nouveau propriétaire… c’est dur pour moi en tant qu’éleveuse de les voir partir, mais il le faut et j’espère qu’il brillera sous d’autre cieux ! » 

ETNA TRINACRIA,
DU SANG DE CHAMPION DANS LES VEINES

ETNA TRINACRIA est quant à lui monté sur l’ultime marche du podium sous la selle de Pauline Clerino. La cavalière montait ce fils de Djevar des Graves et Kaila de Tensonnives, une des dernières filles du fabuleux Persik, pour la première fois à Uzès. Avec un temps de récupération en phase finale de 2’45’’, le gris propriété de la SCEA Élevage de la Feuillée et de Stephan Albert Fontale s’est ainsi paré de bronze. 



ETNA TRINACRIA & Pauline Clerino

Né chez Marion Gauthier Bonadonna, l’Arabe est né sous les meilleurs auspices avec notamment un illustre grand-père maternel. « J’ai choisi le père, Djevar des Graves, car c’était un étalon qui avait de la taille et que son pédigrée m’intéressait énormément. J’avais à cette époque la chance d’avoir la mère Kaila des Tensonnives, comme poulinière chez moi, car ses propriétaires étaient partis un temps au Brésil et me l’avait confiée. C’était une des dernières filles de Persik donc j’ai voulu essayé ce croisement qui me plaisait. Poulain, Etna était très gentil, très facile. Il a toujours montré un très bon déplacement. Pour la petite histoire, la mise-bas a été très sportive car nous avons vraiment dû le tirer hors de sa mère qui était restée debout ! En revanche après il n’a jamais eu le moindre pépin », se souvient amusée la naisseuse. 

Leurs routes se sont séparées assez tôt mais, depuis, l’éleveuse suit son protégé. « J’ai vendu Etna lorsqu’il avait quatre ans. Je savais qu’il était bon, mais nous avions beaucoup de chevaux et j’avais eu des enfants et ne pouvais plus tellement monter. Il a fallu faire des choix… Je reste en contact avec son actuel propriétaire qui me donne régulièrement des nouvelles. Nous avions également un demi-frère utérin, Kidriss Trinacria, qui a quatre ans désormais, qui lui est parti en Italie », termine Marion Gauthier Bonadonna.

 

Retrouvez tous les résultats de la Grande Semaine d’Uzès : 

Résultats 2019